21 mai 2006

Tea philosophy



Je bois du thé depuis toujours ou presque.
Par goût, certainement, ou peut être par habitude, habitude me direz-vous, synonyme d’automatisme, d’oubli de soi et donc du monde qui nous entoure, terrible constat qui m’a amené sur la piste d’une interrogation majeure :
pourquoi donc aimai-je cette boisson, la plus bue au monde, d’après de ce que l’on dit, « une coupe pour l’humanité », cette boisson si délicate qui invite au voyage, à l’aventure, à la poésie, au partage aussi ?
Quels étaient ses origines, ses mystères, ses codes ?
Je me suis aperçu que je n’en savais presque rien…
Sans plus attendre, je me suis plongé, immergé dans cet univers passionnant, à travers des lectures, «Opium» de Maxence Firmine, « Le Livre du thé » d’Okakura Kakuzo, "Vie du thé, Esprit du thé" de Soshitsu Sen …

Sont venues, de la Chine au Japon en passant par l’Inde, des histoires fascinantes rapportées par des hommes, des mots porteurs d’une résonance toute particulière, « chambre de thé », « du sens de l’art », «des fleurs», une vraie philosophie dédiée à l’harmonie, la pureté, la sagesse et au respect.

J’ai appris le sens des rituels liés à sa préparation, qualité et température de l’eau, choix de la théière, temps d’infusion et dégustation (sans sucre, je vous en prie) !

La dégustation, ce moment rare où le temps s’arrête, où seul compte l’instant présent, tellement précieux.
En solo à l’atelier, entre deux traits de pinceaux à l’encre de chine posés sur le papier de soie, pause nécessaire pour se ressourcer, respirations dans une journée, à deux, en tête à tête, les yeux dans les yeux, moment d’éternité ou bien à plusieurs entre amis, anytime is tea time !

Après les grands Yunnan de Chine que j’appréciais, j’ai fait la connaissance des thés verts japonais, Sencha, Goykuro, puis des Darjeeling « first flush », Puttabong, premières récoltes de printemps, venus entre autres des contreforts de l’Himalaya, autant de saveurs exquises qui me transportent ailleurs de tasses en tasses.

C’est tout naturellement qu’est venu ce désir de faire partager cette passion sous une forme ou une autre.

Un peu plus tard, j’ai fait la connaissance d’une vraie passionnée et érudite en la personne de Carine Baudry, aromaticienne qui œuvre dans le cadre de l’école du thé, au Palais des Thés, après avoir assisté à une séance de dégustation, véritable parcours découverte dans l’univers des arômes qui relient notre mémoire à des souvenirs précis. Après quelques séances de travail, nous avons élaboré un module axé autour de la dégustation et la création, "Parfums et couleurs des thés", une aventure à suivre…

Au fil des tasses et des sachets soigneusement récoltés, j’ai exploré lentement le pouvoir de coloration, de la matière, j’ai commencé un travail mêlant écriture et création graphique, une exploration qui me mènera certainement sous d’autres latitudes, c’est comme un pressentiment…

1 Comments:

At 12:14 PM, Anonymous Anonyme said...

Pascal, cher théophile,
En parlant des thés, il y aurait tant à dire aussi (et sans jeu de mots) sur les chats (et sur les maneki neko qui vous saluent bien !). Le Ama Cha (ou thé du Bouddha) est une révolution de palais dont tu me diras des nouvelles ! Il y aurait tant à dire aussi sur les eaux que l'on verse sur les feuilles (et sur les cascades où l'on vas méditer). A Nice, le Musée des Arts Asiatique (peu d'oeuvres, mais une très belle pierre paysage "sui se ki" face à l'étang)propose quelquefois la cérémonie du thé. Mais le thé c'est aussi autre chose que le cérémonial, je me souviens ainsi d'un très bon thé vodka, bu à deux, dans la voiture, en attendant une éclipse de lune à l'ombre nocturne de la Sainte-Victoire.
A bientôt,
Guillaume

 

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